Lui-même ne s’y attendait pas vraiment, tant les projets soumissionnés pour l’édition 2016 du ‘Startupper de l’année par TOTAL’ étaient aussi ambitieux, ingénieux et innovants les uns que les autres.
Il est presque midi ce jeudi 7 avril dans la salle Livingston de l’Université Défitech II quand, après leur dernier pitch devant le jury composé d’experts, le verdict final est tombé.
« Projet ImoLab, porté par M. Adjeyi Kokou Mawulikplimi, 3e au concours Startupper de l’année par TOTAL. »
Il revient de loin, il a gagné son pari. Lui, qui a commencé par entreprendre, il y a moins de deux ans pour cause de l’obsession aux histoires d’entrepreneurs à lui racontées par son prof. d’entrepreneuriat à l’université.
Portrait d’un jeune Togolais, web-entrepreneur ambitieux qui a parmi ses auteurs favoris Johann Wolfgang von Goethe et Vidal Sassoon.
Le parcours formatif
Son histoire ressemblerait à celle des jeunes indiens entrepreneurs qui, après des études se lancent dans l’aventure entrepreneuriale.
Après son baccalauréat scientifique obtenu au Lycée moderne d’Adidogomé, il opta pour le Centre Informatique et de Calcul CIC/CAFMICRO à l’Université de Lomé où il obtint, en juillet 2013, une Licence professionnelle en administration Système et réseaux informatiques.
Comme un ange à ses côtés, il ne souffrit pas de l’austérité du marché de l’emploi comme la plupart des jeunes diplômés des universités.
« Il faut dire que ma transition formation-emploi a été très rapide. Avant de terminer la troisième année, j’avais déjà trouvé un stage dans une institution des Nations-Unies. J’ai ensuite enchainé avec d’autres stages et aussi de la freelance (…) En novembre 2013, j’ai décroché mon premier emploi. »
L’aventure ImoLab
Ces prémices professionnelles du bonhomme n’émoussaient guère le grain entrepreneurial planté par son professeur il y a trois ans. « Je peux dire que cet attrait est né pendant les cours d’entrepreneuriat en troisième année à l’université (…) Le professeur nous a tellement vendu du rêve que, c’était devenu presque une obsession pour moi de vivre tout ce qu’il nous a raconté. »
Et c’est logiquement que parallèlement à son poste de gestionnaire de Système d’informations dans une société à Lomé, il lança en 2015 avec quelques amis, sa start-up ImoLab qu’il dirige.
Une start-up qui propose une plateforme pour faciliter les opérations liées à la mise en vente, la location, et l’acquisition de biens immobiliers.
« Les propriétaires de biens immobiliers, explique-t-il, ont l’opportunité de proposer leurs articles sur la plateforme et ainsi promouvoir la visibilité de ce qu’ils proposent. Le service étant disponible 24h/24 et 7j/7, les demandeurs peuvent trouver le type de bien qu’ils recherchent en utilisant soit une application mobile dédiée, accéder à un site web responsive suivant leur terminal, ou soit par un simple téléphone, envoyer un SMS à un numéro court dédié. »
Le challenge Startupper de l’année par TOTAL
À l’instar des jeunes qui ne sont pas souvent arrimés aux fils d’informations officielles et utiles, cette erreur du futur lauréat du 3e prix de l’édition 2016 du concours ‘Startupper de l’année par TOTAL’, aurait pu lui coûter cette bonne aventure, si un de ses amis ne l’avait pas tenu informé.
« C’est un ami qui m’a parlé du concours pour la première fois, je me suis inscrit sur le site dès le lendemain et pris connaissance des modalités de participation au concours », nous confie-t-il, avant d’ajouter plus loin, « J’ai ensuite pris tout mon temps pour préparer le dossier de candidature et remplir le formulaire en ligne à trois jours de la clôture des dépôts. »
Ce concours du groupe TOTAL lancé le 30 octobre dernier à Lomé, était ouvert aux entrepreneurs de moins de 35 ans. Il avait pour principal objectif d’identifier, de primer et d’accompagner les meilleurs projets nationaux de création ou de développement d’entreprises de moins de deux ans. Ce sont près 600 candidatures reçues et 210 validées parmi lesquelles, celle du jeune Adjeyi.
Dans un premier temps, trente projets-idées avaient été présélectionnés après la phase des inscriptions. S’ensuivit la sélection de dix pour la phase de soutenance devant un jury composé d’entrepreneurs confirmés et cadres d’entreprises.
« A partir du jour où la liste des dix finalistes avait été donnée, la préparation de la soutenance est devenue mon quotidien et internet mon meilleur ami. Je me suis beaucoup inspiré des challenges du même type disponible en vidéo sur le web pour ma préparation, car c’était ma première participation à un concours de ce genre. Avec l’aide de Dieu, le travail fourni a porté ses fruits. »
4.000.000 de frs CFA du groupe TOTAL : l’aventure ne fait que commencer !
A l’issue du concours, les trois meilleurs projets sélectionnés en plus d’être financés respectivement à hauteur de 9.500.000 de francs CFA, de 6.000.000 de francs CFA et de 4.000.000 de francs CFA, bénéficient de l’accompagnement du groupe TOTAL pendant toute la durée de démarrage.
Adjeyi avec son chèque, estime avec sérénité que « L’avenir nous réserve de grandes choses. Pour cela, nous sommes conscients qu’il faudra donner le meilleur de nous-mêmes. C’est maintenant que le plus dur commence. »
Sa priorité, « Fournir davantage d’effort pour que le projet aboutisse, et que la population puisse jouir des avantages pour qu’à la prochaine édition, ImoLab soit présentée comme une réussite ». Il en est bien conscient, beaucoup l’attendent au pilori (…) Des anecdotes circulent : des lauréats d’autres concours ont pris leur butin pour faire la ‘bambola’ sans rien concrétiser.
Le clap final
Ses gratitudes vont évidemment au groupe TOTAL pour l’initiative et le crédit accordé à ImoLab ; aux mentors pour le travail déjà effectué et celui à venir.
Car, « savoir qu’un groupe comme TOTAL croit en votre projet, estime-t-il, c’est une source de motivation inestimable (…) C’est un grand honneur pour moi de savoir que de grands entrepreneurs ont validé mon projet et encore plus qu’ils vont être mes mentors. »
Il n’oublie pas ses jeunes frères et sœurs, « C’est dans notre jeunesse que nous allons construire nos vieux jours (…). Je veux partager avec vous deux citations de deux de mes personnalités préférées. La première, Johann Wolfgang von Goethe qui dit : « Dans le domaine des idées, tout dépend de l’enthousiasme, dans le monde réel, tout repose sur la persévérance » ; et la deuxième, Vidal Sassoon : ‘Le seul endroit où le succès vient avant le travail, c’est dans le dictionnaire.’
Nous sommes jeunes, rêvons grand, ‘Énergisons nos idées’ et travaillons avec abnégation pour les réaliser.
Je vous remercie ! »
