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AFEMET veut fabriquer des jeunes filles leaders à travers son “Projet Pépinière pour Afemet”

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Dr. Abalo Atafeinam, entretenant les jeunes filles du Lycée d’Agou

On ne naît pas leader, on le devient, dit-on. De même, devenir leader requiert des bases qui peuvent être apprises. Il importe donc, pour développer le leadership au sein de la jeunesse et particulièrement, au sein des jeunes filles, de leur donner depuis les bancs de l’école, les outils et les moyens nécessaires pour faire la différence.

C’est l’objectif de créer une génération de jeunes filles leaders depuis la base que l’Association des femmes du secteur minier ou en entreprises du Togo (AFEMET) poursuit depuis Décembre 2015 à travers son initiative du Projet Pépinière pour Afemet (PPA). Un projet qui dans sa mise en œuvre veut éveiller les jeunes filles, les inviter à prendre leur destin en main et via l’excellence à l’école, faire d’elles, des femmes d’impact dans leur avenir pour la société.

 

Projet Pépinière pour AFEMET, incubateur du leadership et d’excellence féminin

Convier les jeunes à l’excellence, c’est avant tout, leur montrer des modèles de réussite et des exemples de vie susceptibles d’éveiller en eux la curiosité et la détermination. Au niveau de la jeune fille, les stéréotypes, la peur d’être marginalisées ou encore d’échouer fait passer plusieurs d’entre elles à côté de leurs vocations ou de domaines où elles auraient pu exceller voire dépasser les hommes.

Vue partielle des jeunes filles du Lycée d’Agou, au cours de la séance

Le Projet Pépinière pour AFEMET veut prendre en compte les besoins des petites et jeunes filles et les convier à embrasser des métiers dits d’hommes. En effet, selon les responsables d’AFEMET, l’époque où les femmes conductrices d’engins lourds, maçons, peintres, architectes, géologues, pilotes, capitaines de bateau, etc. sont perçues comme des “surhommes” ou n’étant pas des “vraies femmes” devrait être révolue.

C’est par une série de sensibilisations qui devront couvrir tout le territoire national, dont 9 ont été tenues dans les lycées de Lomé et sa périphérie (Tokoin, Agoè, entre autres) avec l’appui le ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation à travers son “Programme d’excellence académique et du leadership de la fille togolaise” et une au Lycée d’Agou, en partenariat avec l’ONG Cadi-Afrique et la société « EKSEL », que le Projet PPA compte changer la donne.

Il est important que les filles prennent conscience que “si une seule femme peut, c’est que les autres aussi peuvent”. Une invite pour les jeunes filles à se mettre au travail et se libérer des idées reçues en vue de l’atteindre du 5e objectif de développement durable (ODD) relatif à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et filles. Pour Dr Abalo, Géologue-Géotechnicienne, l’objectif est que partout où il y a des hommes, il doit y avoir des femmes pour une parfaite harmonie.

Pourtant, des exemples existent, à l’instar de Mme Vessikpo A. Jeannine, professeur de Génie mécanique au Lycée Technique d’Adidogomé, de Mme Sama Sélifa, Ingénieur en télédétection et Coordonnatrice du projet PPA ou encore de Mlle Keke A. F. Simone, élève au long court de la filière Capitaine et tant d’autres, que les jeunes filles ont été conviées à prendre comme exemple, afin de se démarquer.

 

Le travail, rien que le travail

Selon les statistiques réalisées par le ministère des enseignements primaire et secondaire sur la période de 2009 à 2012, 5345 cas de grossesses en milieu scolaire ont été recensés. Des statistiques qui ont de quoi mettre à mal les efforts des acteurs pour assurer une pleine intégration des jeunes filles dans les métiers qui ont longtemps été considérés comme réservés aux hommes.

Pour la délégation de femmes ayant entretenu les discussions, ce n’est que le travail et le fait que les jeunes filles soient focalisées sur leurs objectifs et leurs défis et surtout qu’elles soient en perpétuelle quête de l’excellence qui peut les faire sortir du statu quo.

“Vous devez travailler et cultiver l’excellence”, tel est le mot d’ordre partagé. Pour permettre aux jeunes filles de se surpasser, leur excellence est toujours récompensée, puisqu’elles sont retenues à hauteur de 50% voire plus lors de la distribution des bourses d’excellence dont celle de la CEDEAO.

“Quand vous travaillez et vous êtes les meilleures, des opportunités frappent à vos portes. Ce ne sera plus à vous de chercher, que vous soyez dans une localité reculée ou quelle que soit la situation économique de vos parents”, a confié, Mme Boko Afi, cadre au ministère de l’action sociale, le 17 janvier 2018 au cours d’une séance de sensibilisation des jeunes filles des classes de 1ere au Lycée de Tokoin.

 

Au-delà de ces bourses d’excellence qui peuvent permettre aux jeunes filles de se réaliser pleinement, la société Eksel, de Mme Cynthia G.Essonam, qui offre divers services dont la formation en développement personnel, compte prendre sous son aile et coacher, plusieurs jeunes filles ayant suivi ces séances de sensibilisation.

En attendant l’étalement du programme aux autres localités et villes du pays, c’est pour l’heure, près d’un millier de jeunes filles qui sont déjà impactées par les propos de la sensibilisation menée par l’AFEMET, puisque pour plusieurs d’entre elles, dont Mlle Azinou Sitsopé, élève en classe de Seconde A4 au Lycée d’Agou “désormais, nous savons que nous devons travailler et devenir excellentes pour réaliser nos rêves”.

La fille n’a de valeur que par son travail (…) la femme peut d’ailleurs réussir mieux que les hommes si elle se met au travail “, a martelé le Proviseur du Lycée d’Agou, et c’est cette affirmation qui résonnera désormais dans la tête de la centaine de jeunes filles mobilisée ce mardi à Agou et qui peuvent considérer cette séance comme un nouveau départ.