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Choco Togo veut vulgariser le café et le cacao africains au profit des populations africaines

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Processus d’emballage du chocolat à Choco Togo

Les cultivateurs de cacao africains pour la plupart le produisent et l’exportent, mais, très peu sont ceux qui le consomment. Une incohérence qu’il faudra corriger, selon les promoteurs togolais du chocolat bio, Choco Togo.

Depuis près d’une semaine, une dizaine de producteurs de chocolat et acteurs de la chaîne cacaoyère venus d’Italie, de Côte d’Ivoire et de Suisse participent dans notre pays à une série d’ateliers de formation sur la fabrication artisanale du chocolat. Ceci en vue de la vulgarisation de la consommation du chocolat et son intégration dans les habitudes diététiques des Africains en général.

Selon Andrea Meccozi, coach formateur italien du programme FYSIC (Fair Young Sustainable Inclusive et Cooperative), ayant formé à la base des promoteurs de Choco Togo, “En Italie, depuis près de 420 ans, nous consommons le chocolat et le cacao, car chez nous, c’est un aliment qui est considéré comme la nourriture des dieux”.

Pour le promoteur de Choco Togo, Agbokou Komi, il faut que les cultivateurs de cacao comprennent que le cacao est un aliment, une nourriture au même titre que l’igname, le haricot ou le maïs que les paysans préfèrent cultiver, parce que pouvant être consommé directement, même au cas où il n’était pas vendu”.

Et pourtant, les vertus dont regorge le café et le cacao sont légion. Forte teneur en sels minéraux et en oligo-éléments, renforcement du système immunitaire et lutte contre les maladies cardio vasculaires sont entre autres les vertus que renferment ces cultures et que la plupart des cultivateurs et producteurs ignorent.

“Notre rêve en 2012 était d’arriver à produire localement du chocolat avec notre cacao. Mais aujourd’hui, le chocolat togolais produit par Choco Togo est l’un des meilleurs. Notre lutte actuelle est de démocratiser la consommation de ce chocolat, de le faire entrer dans les habitudes diététiques des togolais et surtout d’insister sur sa fabrication de manière artisanale, pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’en acheter”, a déclaré Agbokou Komi.

Changer la donne et la perception vis à vis du cacao africain et togolais

Faisant la fierté du Togo, le chocolat bio produit par Choco Togo a le mérite d’être très apprécié à l’international au cours des salons comme à Bruxelles, Milan ou encore Paris. Une appréciation rendue possible par la qualité du cacao produit dans les fermes togolaises comme celle d’Akebou et qui servent essentiellement à la fabrication du chocolat togolais.

De gauche à droite ; Nathalie Kpanté, Komi Agbokou de Choco Togo et Andrea Meccozi, coach formateur italien de FYSIC

Étant un produit jusque dans un passe récent, essentiellement destiné à l’exportation, le cacao togolais n’est pour la plupart issu que de productions familiales sur de faibles surfaces et qui ne rapportent que très peu aux producteurs. Une situation surtout due au fait que “le prix du cacao est fixé, non pas par les producteurs, mais par la bourse de Londres”, confie le promoteur de Choco Togo.

“Nous voulons que le prix du cacao togolais dont la qualité n’est plus à prouver soit à part. Dans 5 à 10 ans, nous voulons faire du cacao togolais, un produit particulier avec une valeur particulière à la bourse de valeurs”, a martelé le promoteur du chocolat togolais avec assurance. Une vision que soutien le coach italien, ” Nous espérons que le cacao de qualité soit rare sur le marché afin qu’il soit davantage prisé”.

L’ambition dès lors est de démocratiser la transformation locale du cacao afin qu’elle apporte plus de retombées à la population par la création d’emploi, comme le cas de Choco Togo l’illustre si bien. En effet, la coopérative Choco Togo a depuis ce jour, créé plus d’une centaine d’emplois sur toute la chaîne depuis les cultivateurs, jusqu’à la transformation finale, que ce soit à Lomé ou à Kpalimé.

La vision actuelle de Choco Togo est de créer une école de formation pour les jeunes africains en matière de transformation de cacao en chocolat et en d’autres produits dérivés afin d’ancrer la production et la consommation de cette richesse dans les habitudes des peuples du continent.