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Stop!! Les caniveaux ne sont pas des dépotoirs

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Exutoire du Lac ouest (Nyekonakpoe) dont le débit est ralenti par les déchets plastiques
Exutoire du Lac ouest (Nyekonakpoe) vu pendant une pluie et dont le débit est ralenti par les déchets plastiques

À l’approche de la saison des pluies, les riverains de plusieurs quartiers de Lomé commencent à réfléchir sérieusement aux inondations dont leurs habitations sont le théâtre. Mais, force est de constater que ce ne sont pas les systèmes d’évacuation des eaux de pluie (égouts, caniveaux et système lagunaire) qui manquent. À quoi sont donc dues ces inondations ?

Une incursion dans certains quartiers de Lomé et une visite des systèmes d’évacuation des eaux pluviales mis en place nous en dit long sur les origines de ce problème.

Les égouts et les canalisations, à la base destinés à l’évacuation des eaux pluviales uniquement, sont transformés en dépotoirs et destinations finales pour les déchets plastiques et solides. Des caniveaux à ciel ouvert remplis à ras bords d’importants lots de sachets et autres ordures et des dalots qui à la base devaient servir uniquement d’exutoire et de passage pour les eaux pluviales transformés en dépotoirs sauvages ont été constatés au cours d’une visite de terrain dans les quartiers de Bè et sur la plage de Kodjoviakopé (non loin de la frontière avec le Ghana).

Caniveau du quartier Bè (Lomé) rempli à ras bord par des ordures
Caniveau du quartier Bè (Lomé) rempli à ras bord par des ordures

Outre le fait de jeter des ordures dans les caniveaux, il est aussi constaté que les populations y raccordent leurs canalisations domestiques. Ce qui fait retrouver dans le circuit d’évacuation des eaux pluviales, des matières qui ne devaient pas y être. Une situation qui empêche un drainage efficace de ces eaux au débit prévu pour en assurer l’évacuation rapide. Des gestes qui créent une entorse aux efforts d’assainissement faits par le gouvernement togolais.

Pour le Directeur de l’assainissement, M. Agboraze Yawogan Georges, les caniveaux convergent vers le système lagunaire. Et lorsque les populations conservent les ordures pour aller les jeter nuitamment dans les caniveaux, quand il pleut, elles sont drainées vers le système lagunaire.

Afin pallier cette situation qui crée des préjudices aux populations elles-mêmes, ces dernières sont conviées à changer de comportement. Ce changement de comportement consiste à s’abonner aux services de collecte des ordures ménagères mis en place par la mairie ; a continué le Directeur de l’Assainissement.

Travaux de dragage pour l'extension du 4ème lac
Travaux de dragage pour l’extension du 4ème lac

Pour information, le système lagunaire est composé actuellement de 3 lacs, notamment le lac-ouest situé à Nyekonakpoé, séparé des 2 autres lacs par le canal d’équilibre, le lac-est, le lac de Bè et actuellement le quatrième lac. C’est cet ensemble de plans d’eau qui recueille les eaux pluviales, en particulier le canal d’équilibre, vers lequel convergent la plupart des caniveaux.

Plusieurs milliards de francs CFA sont investis chaque année dans le cadre de projets spécifiques pour améliorer l’assainissement dans la ville de Lomé. On peut citer dans ce cadre, le 4ème lac en cours de construction dans le quartier Akodessewa financé à hauteur de 43 millions d’euros (28.2 milliards de Francs CFA). Il permettra à terme d’apporter une solution aux problèmes d’inondation dans les quartiers environnants. Les populations desdits quartiers sont donc conviées à un changement de comportement pour assurer la pérennité de l’ouvrage, une fois qu’il sera mis en service.